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Homo sapiens : une conception du temps et de l'humanité

1 janvier 2012

Auteur : Emmanuel de Barrau

Auteur : Emmanuel de Barrau

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1 janvier 2010

Dédicace

Je dédie cet ouvrage à mon grand-oncle, Eugène de Barrau (1801-1887), qui, en 1871, écrivait : "Se trouver ignorant est le commencement de la science"

1 janvier 2010

Avertissement

Cet écrit est un ouvrage de sciences humaines. Il contient des éléments d'histoire, de sociologie et de philosophie.

1 janvier 2010

Préface

Autour de la conception qu'Homo sapiens se fait du temps et de l'humanité, une cinquantaine de thèmes sont traités dans cet ouvrage pour tenter d'apporter, à défaut de réponses, des hypothèses, des éléments de réflexions afin que chacun puisse à son tour mener sa propre pensée.

La civilisation, le temps, la raison, les pouvoirs d'Homo sapiens, l'uniformisation du monde, le sens de l'histoire, la vie, le mythe de l'homme éternel, l'humanité, sont quelques-uns des sujets abordés.

Traités avec le souci d'éviter les idées préconçues, ces sujets prennent toute leur place dans les incertitudes de notre société humaine.

1 janvier 2010

Avant-propos

Ecrit entre les années 2006 et 2009, cet ouvrage de réflexions a pour objectif de donner aux lecteurs des idées, un point de vue, une vision de tel ou tel sujet tout en suggérant des pistes afin que chacun puisse s’approprier les thèmes qui sont ici traités.

Ces derniers ne sont guère nombreux mais de façon volontaire nous avons souhaité un nombre restreint de sujets. La raison en est que nous avons désiré éviter le plus possible les lieux communs de la pensée contemporaine centrée autour du rôle de l'Etat et de sa place dans la société, de l'économie et de ses injustices, des conflits religieux, de la modernité, etc.

Dans le même temps, nous avons voulu réfléchir sur des sujets qui peuvent intéresser tout le monde en développant, nous l'espérons, une pensée originale.

Celle-ci peut paraître à certains moments idéaliste et à d'autres abstraite. Cela ne doit pas dissuader le lecteur. Ce dernier doit pouvoir construire son propre système de réflexions sur chacun des thèmes traités. C'est en tout cas le souhait du rédacteur de cet ouvrage.

Des exemples, afin de rendre des passages plus concrets, sont évoqués. Ils n'ont pas été développés outre mesure mais se sont voulus démonstratifs.

L'idée générale a été le plus souvent de s'orienter vers une perspective particulière, parfois de favoriser une vue d'ensemble du sujet.

Des lecteurs pourront peut-être retrouver des idées déjà évoquées dans d'autres écrits, si cela devait se produire, nous signalons dès maintenant que cet ouvrage a été rédigé sans l'aide d'une bibliographie et à partir de réflexions personnelles.

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1 janvier 2010

Table des matières

Des idéaux

 

La mémoire, un enjeu ?

 

Les grands patrons

 

La fin du travail ?

 

Les people

 

De l’égalité

 

La généalogie

 

Le bouleversement climatique

 

Le mémorial du général de Gaulle

 

Le coaching

 

Le football

 

Les riches, les pauvres

 

L’argent, un pouvoir

 

L’exclusion

 

Les privilégiés

 

La bourgeoisie

 

Les ghettos du gotha, de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot

 

Démocratie, aristocratie, noblesse

 

La noblesse en France

 

L'élitisme

 

La hiérarchie sociale d'Homo sapiens

 

De la considération

 

La raison d'Etat

 

De la civilisation

 

L'Occident

 

Education et civilisation

 

La vie en société est-elle naturelle ?

 

NON à l’uniformisation du monde !

 

Le sens de l’histoire est-il la liberté ?

 

Les pouvoirs d’Homo sapiens

 

Le bien, le mal

 

La quête du bonheur

 

La famille, une œuvre d’Homo sapiens

 

Homo sapiens, un animal croyant

 

De la nature humaine

 

Les idéologies sont-elles mortes ?

 

Du progrès 

 

Dieu

 

Dieu et l’univers

 

Le mythe de l’homme éternel

 

Le principe de vie, sens de l’histoire

 

Les Lumières, sentinelles de la raison ?

 

L’horizon

 

La vie, le néant

 

La raison, l’ordre, l’aléa

 

Le temps, l’ordre, l’aléa

 

Le temps, la mort

 

De l’éternité

 

Le temps, la vie, l’éternité

 

Le temps, la vie, Dieu

 

Le temps, la conscience

 

Les limites du temps

 

Quelle humanité pour Homo sapiens ?

 

Des droits universels

 

La mondialisation, nouvelle humanité ?

 

La force qui gouverne Homo sapiens

 

L'abnégation, ultime humanité

1 janvier 2010

Des idéaux

Vivre dans de bonnes conditions sur la Terre peut constituer un véritable idéal, évident pour certains, beaucoup moins pour d'autres. Un idéal, comme tous les autres, à géométrie variable. Un idéal facile ou très difficile à atteindre et je n'aurais pas l'orgueil honteux de certains pour dire qu'il s'agit là de l'idéal par défaut ou de ceux qui n'en ont pas d'autres ou n'en veulent pas d'autres.

Chez Homo sapiens, il y en a qui ont des idéaux plus ou moins nombreux, plus ou moins hauts dans l'échelle morale, plus ou moins en phase avec les valeurs dominantes de la société. A chacun son idéal mais pour ma part j'ai une hiérarchie des idéaux sur laquelle je ne transigerai pas.

Un idéal est une manière d'être et de vivre, de se positionner dans la société, d'appréhender le temps.

Un idéal cela sert à sublimer l'existence quotidienne, à se motiver voire à se transcender en certaines circonstances. Plus qu'un simple objectif de vie il s'agit d'une véritable philosophie. Un idéal cela participe au bonheur, car le bonheur ne serait-il pas aussi la réalisation d'un idéal ou son espérance ? Dans notre société de consommation qui détruit avec allégresse notre environnement, quels idéaux sont-ils mis en avant ? La réussite matérielle, celle qui frappe les yeux, la consommation effrénée et érigée en fin absolue, la suffisance de l'homme, l'argent, la revendication que tout est relatif et qu'il n'y a plus de place pour la spiritualité, l'immédiateté, le désir de paraître, la comparaison incessante avec des classements rétrogrades et insignifiants qui mesurent les patrimoines financiers comme au temps des premiers pasteurs qui comptaient les vaches de leurs troupeaux.

Honte à toi, Homo sapiens, qui te laisse ainsi guider par de bien piètres instincts !
Sur l'échelle morale des valeurs humaines, tu devrais viser des idéaux tels : le respect, l'amour et la compassion pour ton prochain, le partage juste des richesses, le refus de l'uniformisation du monde avec son inacceptable nivellement par le dénominateur commun le moins exigeant, le refus de la destruction irréversible de la biodiversité, la tolérance religieuse et la discussion constructive entre les religions, le refus des pensées imposées, les vertus de l'entraide familiale et de l'éducation juste et intelligente pour tous.

Certes, toute société produit naturellement une compétition entre ses membres et les destinées sont inégales. Il peut donc être parfois difficile de vivre ses idéaux, mais ne soyons pas trop naïf ou hypocrite, ce que l'on ne peut toujours réaliser avec facilité dans sa vie publique est en général possible au sein de sa vie privée. Enfin, que l'on ne me dise surtout pas qu'il est absolument impossible de vivre au moins quelques-uns de ses idéaux en collectivité et de chercher à les faire partager.

Bref, nous l'avons compris, une société est jugée sur ses idéaux et il en sera de même pour la nôtre. N'oublie jamais cela Homo sapiens. A bon entendeur ...

1 janvier 2010

La mémoire, un enjeu ?

La mémoire est fondatrice dans la société d'Homo sapiens. A titre individuel, elle est un instinct. A titre collectif, elle est un fait de culture.

En France, la mémoire est une culture partagée par le grand public : commémorations publiques et privées, généalogie désormais démocratisée, célébrations du millénaire capétien puis du bicentenaire de la révolution française, ouvrages, reportages télévisés, plaques commémoratives, reconstitutions de batailles, et autres manifestations.

Certains prennent appui sur cette nouvelle culture pour moraliser l'histoire sous le prétexte qu'aujourd'hui l'homme est meilleur et qu'hier il aurait dû réagir comme aujourd'hui. Oui, les fautes et les erreurs des hommes doivent être étudiées, analysées et intériorisées afin de ne pas se reproduire, mais n'oublions pas que nous aussi nous faisons des erreurs en croyant bien faire et que nous serons sévèrement jugés par les générations futures. En 1918, dans l'Europe dévastée, on clamait "La der des ders".

La mémoire est une notion à géométrie variable. Certains ne veulent se souvenir que des réussites, d'autres plutôt des échecs. On peut en tirer des leçons ou non. La mémoire peut rassembler ou diviser. La mémoire est l'un des caractères de l'histoire. La mémoire peut permettre de débuter un processus d'améliorations, de progrès. Pour cela, il faut avoir un but. La mémoire n'est pas seulement un sentiment émotif. Elle est un instrument de pouvoir et d'influence redoutable. Elle permet de façonner une société, d'orienter une évolution, de conditionner, d'instruire à charge et à décharge, de dominer autrui. Le pouvoir politique se sert de la mémoire pour imposer telle ou telle orientation au corps social. La mémoire peut être une forme de violence. La mémoire peut être libératrice ou oppressive. La mémoire, c'est aussi la capacité de dire non. La mémoire est inné et acquis.

Un danger cependant nous guette car la mémoire est généralement sélective et interprétative. Elle opère un tri et pas seulement entre les vivants et les morts, mais bel et bien entre les vivants eux-mêmes. La mémoire est identitaire. 

De temps à autre, au nom de la mémoire des voix s’élèvent pour demander une société plus juste, plus harmonieuse, mieux équilibrée, mais la mémoire est aussi la multitude des interprétations, un vaste champ de conflits potentiels, un ferment de dissolution pour une société. La mémoire est un enjeu de civilisation.

1 janvier 2010

Les grands patrons

Les "grands patrons". On désigne généralement par cette formule les chefs de grandes entreprises, de grands groupes financiers et économiques. Nous sommes ici en présence d'une aristocratie. En France, cette catégorie socioprofessionnelle est souvent décriée comme un mal de notre société contemporaine par ses privilèges matériels, ses facilités en tous genres, ses collusions supposées ou réelles avec le pouvoir politique, ses abus en terme de rémunération (bonus, système d’intéressement, régime de retraite). Cela est en effet vrai pour certains, mais bien entendu comme dans tout groupe humain, abstenons-nous de généraliser.

En France, cette situation fait écho au système de la ferme générale qui existait au XVIIIe siècle. Lors des événements révolutionnaires de 1789, un nombre certain de financiers périrent sur l’échafaud. Cette nouvelle aristocratie fut alors accusée de tous les maux, même s’il est exact de relever qu’elle était devenue l’un des symboles les plus éclatants d’un profond malaise social dans cette société où les repères traditionnels se brouillaient.

A partir du moment où l'on se veut une société économiquement compétitive dans l’idéologie marchande actuelle, je pense qu'il faut admettre qu'il est nécessaire d'avoir de grands groupes et donc des personnes pour les diriger. Ceux qui réussissent participent à la création d'emplois, de richesses, et à l'image de l'économie de leur pays. En revanche, je plaide avec force pour un code de déontologie tant au niveau des méthodes de management que des rémunérations. Certaines de ces dernières sont en effet immorales et non justifiées si ce n'est par le modèle de rémunération anglo-saxon qui n'est pas une référence pour tout le monde. Elles accroissent ainsi le sentiment d'injustice, la jalousie chez certains, le mépris chez moi. Ce n'est donc pas sain.

Les grands patrons ont-ils du pouvoir ? Ils ont un pouvoir hiérarchique sur leurs subordonnés, un pouvoir d'influence, un pouvoir matériel par leur rémunération, un pouvoir de décision. Ce sont des pouvoirs contingents et limités, comme tous les pouvoirs. Limités par le jeu des alternances politiques en démocratie, par les pouvoirs publics nationaux et désormais européens, par la mondialisation économique, par les différents acteurs sociaux dont certains sont plus ou moins des contre-pouvoirs : syndicats, groupes de pression, actionnariat, et autres. Les grands patrons ont aussi le pouvoir symbolique, ce pouvoir propre aux élites, mais il est pour eux plus fragile que pour d'autres car ils sont à la merci d'une éviction.

Pour certains, les grands patrons sont des marchands, pour d'autres, les véritables maîtres du monde. Ils participent avec des responsabilités plus ou moins grandes au fonctionnement de la vie économique d'un ou de plusieurs pays, leur vie professionnelle est celle du monde des affaires, c'est le monde du commerce, un monde qui n'intéresse pas tout le monde. Un monde qui n'a pas la même valeur auprès des différents groupes sociaux. Certains y possèdent leurs propres intérêts, d'autres y sont indifférents, d'autres en ont besoin, d'autres le méprise.

Homo sapiens, tu es parfois appelé Homo economicus, cela est révélateur du type d'humanité que tu construis. Bien sûr qu'il faut commercer mais ne faisons pas des marchands des dieux car ceux-ci sont toujours créés pour être détruits.

1 janvier 2010

La fin du travail ?

Il y a quelques années plusieurs ouvrages en France ont eu pour thème : La fin du travail.
La société de consommation et de plaisirs sans limites, la société hédoniste devait être la nouvelle société des pays les plus avancés, des pays dominateurs, de ceux qui non plus rien à prouver. En effet, l'homme occidental aurait désormais droit, au vu des innovations matérielles, de vivre gratuitement sur la Terre sans se soucier d'autres choses que de son bien-être personnel.

Mais quelles désillusions ! Aujourd'hui, l'Occident dans le jeu de la compétition mondiale se demande comment il va devoir faire face à la compétition grandissante et sans complexes des pays émergents. Les gouvernants politiques disent donc aux peuples : le travail, c'est la valeur suprême du développement de notre civilisation !

La valeur suprême, non, mais une valeur de notre société parmi d'autres. La destinée humaine dans son ensemble et depuis toujours est concernée par le travail mais la vie sur Terre ne se résume pas qu'à cela. De même, un jour, la technologie et les robots remplaceront peut-être plus largement les hommes et leurs gestes et à partir de là une civilisation des loisirs pourra devenir plus réaliste. Cependant, aujourd'hui, ce qui est gênant dans cette notion de travail, c'est son omniprésence dans nos sociétés. Je m'explique : Que demande-t-on très souvent lorsque l'on rencontre quelqu'un ou lorsque l'on veut obtenir des renseignements sur une personne ? Nous posons la question suivante : "Cette personne travaille-t-elle ? Et si oui, dans quel domaine ?". Oui, en effet, l'immense majorité des êtres humains se définissent encore et toujours par le fait de travailler ou non et par le type de travail qu'ils exercent. Si l'on y prend garde, cette notion devient véritablement aliénante.

En outre - et cela est également une convention sociale qu'il faut absolument contester - on classe les gens en fonction de leur vie professionnelle. "Que fais-tu et combien gagnes-tu ?" Cols bleus, cols blancs, employés, cadres, dirigeants. Voilà une échelle sociale toute faite comme si Homo sapiens pouvait se réduire à la seule valeur de son travail. C'est une réduction insupportable et injustifiée.

Oui, le travail peut constituer une source de revenus et de reconnaissance, mais il ne doit pas être le principal critère de différenciation socioculturelle entre les hommes. Homo sapiens, tu es beaucoup plus que ton travail. Le travail n'est qu'un critère parmi d'autres. Un critère limité voire sujet à caution en certaines circonstances. Bien sûr, pour la plupart des êtres humains il faut travailler pour vivre, mais le travail est un moyen et non une fin, et même s'il introduit une hiérarchie sociale depuis la nuit des temps, cette dernière est relative et tout à fait contestable.

Homo sapiens, une hiérarchie fondée sur la seule valeur du travail te renvoie au fond des âges. Qu'attends-tu pour te défaire de cette idéologie ?

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Homo sapiens : une conception du temps et de l'humanité
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