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Homo sapiens : une conception du temps et de l'humanité
1 janvier 2010

Homo sapiens, un animal croyant

Homo sapiens se distingue des autres espèces vivantes par la croyance.

La croyance peut se lire à deux niveaux : spirituel d’une part et liée aux progrès et aux mécanismes intellectuels d’autre part.

La croyance est un facteur de personnalisation et de différenciation : je crois donc je suis et je fais.

Si Homo sapiens n’avait pas besoin de croire, il n’y aurait pas de religions. Homo sapiens a besoin, à tort ou à raison, de croire qu’il est entouré de forces surnaturelles et mystérieuses, d’esprits bénéfiques et maléfiques.

D’où vient le besoin de croire ? Homo sapiens manque-t-il de confiance en lui-même ? Homo sapiens sait qu’il est mortel. En revanche, si un jour tel n’est plus le cas, des croyances risquent de se voir remises en cause et de mourir, d’autres en revanche naîtront.

Peut-on dire que la croyance spirituelle serait indispensable à la vie ? Nous ne le pensons pas. Croire en une ou des forces supérieures ne semble pas indispensable.

Pour Homo sapiens, la croyance est à la fois un moyen et un but. Elle relève également de l’inné et de l’acquis.

Homo sapiens croit en ses progrès, c’est cela qui lui donne l’énergie de se battre pour vivre ou survivre. Homo sapiens croit en ses œuvres quand il accomplit une tâche, quand il désire quelque chose. C’est pour lui un instinct.

En certaines circonstances, ceux qui croient peuvent avoir un avantage car croire en soi est une force et une assurance qui permettent d’entreprendre des projets longs et difficiles. D’un autre côté, cependant, croire que l’on va gagner ou perdre quelque chose ou quelqu’un peut desservir. Croire est donc ambivalent, tantôt avantage, tantôt inconvénient. La croyance pourrait donc se présenter, sous cet angle-là, comme un facteur de sélection naturelle.

L’intelligence et la conscience sont à la source de la croyance. Pas de civilisation sans croyances. La croyance est une caractéristique humaine qui permet la construction d’une société. La croyance est constitutive d’une identité. Elle est un facteur d’unité mais aussi un ferment de division. Une source de paix mais également de conflits et de violence.

La croyance peut être tyrannique et une forme d’oppression terriblement efficace car elle peut conditionner et remettre en cause le libre arbitre d’Homo sapiens.

La croyance peut donner lieu à toutes formes d’abus fondés sur les faiblesses d’Homo sapiens. Nous ne listerons pas ici les innombrables abus tant dans la vie quotidienne où le mensonge est un moyen de communication entre personnes que dans la sphère publique où il est régulièrement reproché aux acteurs économiques et politiques de manier la communication à des fins partisanes. La croyance ainsi instrumentalisée devient un enjeu de pouvoir extrêmement puissant.

Que dire de tous les mouvements qui font croire que la fin des temps est pour telle ou telle date et qui se proposent de sauver de nombreux Homo sapiens perdus, sans repères et souvent seuls devant les aléas de la vie. La croyance se nourrit ainsi de la force des uns et de la faiblesse des autres. Formidable outil de manipulation peut être la croyance sur les foules incrédules ou à l’éducation fragile et mal entretenue.

C’est avec elle qu’Homo sapiens modèle ses projets et la construction de ses civilisations : place du spirituel, des moyens d’échange, de l’entraide, de la répartition des richesses, de la gestion des ressources humaines, des découvertes scientifiques, etc. C’est avec elle qu’il met la nature à son service : habitats, infrastructures, transports, énergies, exploitation des ressources naturelles, aménagements des territoires.

Enjeu de puissance est la croyance mais aussi dogmatique est-elle quand elle érige les idées et les progrès en fins incontestables.

Force d’émancipation et de soumission, la croyance permet à Homo sapiens d’agir sur son environnement. Elle donne un sens au développement de la vie, à ses incertitudes et vicissitudes. Elle est tantôt naturelle tantôt artificielle.

Homo sapiens, la croyance t’est donc très utile et c’est pour cela que tu ne veux pas t’en séparer, trop liée à ton intérêt personnel mais aussi trop liée à ton désir de compréhension des forces de l’univers. La croyance, non seulement enjeu de civilisation mais aussi et d’abord enjeu humain.

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